48 défilés masculins de créateurs, pour leur grande majorité italiens, sont prévus du 23 juin au 27 juin 2007.
Lundi, c’est au tour des collections Valentino, Gucci, Moschino et John Richmond. Mardi Fendi, Giorgio Armani, Trussardi, Marni et Etro prendront le relais. Enfin, mercredi, cinq créateurs défileront dont les Français Marithé et François Girbaud.
De nouveaux venus comme le Belge Dries Van Noten, styliste né en 1958 à Anvers et qui vend ses collections dans plus de 400 points de vente dans le monde, fera ses premiers pas à Milan.
Missoni, Dolce & Gabbana, Burberry London, Versace
Chez Missoni, le bleu est partout, turquoise ou profond, il se décline en chevrons, vaguelettes ou rayures dans des petits pulls ou dans des bermudas qui s’arrêtent au-dessus du genou et se portent sur des chaussures de ville. L’homme imaginé par Angela Missoni peut aussi se laisser tenter par le jaune poussin, le framboise ou le brique, qui s’assagissent en se mélangeant à du beige ou du gris perle. Côté accessoires, on s’accroche un gros coquillage autour du cou ou on glisse une broche étoile de mer sur un pull. Le chapeau de paille reprend les tons jaunes vifs ou turquoise des vêtements.
Chez Dolce et Gabbana, l’homme ne quitte pas son costume noir et s’enfile dans d’étroits pantalons parfois gansés de bandes de tissu mat, accompagnés d’une veste très cintrée qui s’ouvre sur chemise blanche et fine cravate noire. Pour les militaires des villes, les stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana proposent une panoplie de kakis et de sable, comme ce pantalon multipoches aux rabats boutonnés ou ce treillis en grosse toile de jute froissée qui laisse un sillage de fibres beige. Et pour le soir, rien de mieux que le bermuda ou la veste qui s’illuminent de dizaines de petites ampoules cousues en grappes sur le tissu.
Burberry Prorsum, ligne milanaise haut-de-gamme du britannique Burberry London, s’amuse à faire tomber une pluie de couleurs toniques sur un homme qui ne perd rien de sa virilité malgré les expérimentations sur les matières et les formes. Sous un trench rouge cerise, un gilet zippé vert pomme ou fushia ou un pull en V jaune poussin, le pantalon gris anthracite se porte étroit mais à fond bas, à la façon des sarouels nors-africains. Autre conseil Burberry pour se faire remarquer tout en finesse et élégance : porter un pull en lurex doré avec des grosses côtes travaillées comme des noeuds marins, mettre un imperméable en plastique transparent fumé ou oser le T-shirt recouvert de larges sequins à effet paillette.
Le concept du double représente le défi de Versace. Le trench coat devient une veste assez courte ou un long gilet. Même la veste croisée classique se transforme en un gilet tandis que cet article est conçu avec un système de bretelles originales dans le dos. L’idée consiste à donner une nouvelle dimension au vêtement afin de créer des mouvements et des transformations en utilisant des techniques sophistiquées provenant de la haute couture. Les vestes sans revers sont coupées pour changer les proportions. L’assemblage des différents éléments est possible grâce à un boutonnage invisible. La ligne des pantalons a subi une transformation. Les modèles jouent sur des lignes très moulantes ou sur des lignes amples. Les formes sont soulignées grâce à un système de coutures internes qui suivent les formes du corps. La chemise, classique, présente le col et les poignets en contraste, et des enductions techniques. Mais il y a aussi la chemise sportive que l’on peut porter enfilée dans le pantalon ou hors du pantalon, grâce à des finitions et à des longueurs exclusives. Les T-shirts sans manches ont un col haut qu’on peut transformer en polos. Les polos classiques ont un col qui peut être ôté. Les cravates peuvent avoir la fonction d’une petite écharpe grâce à l’utilisation de tissu moiré imprimé à la main avec des motifs animaliers basé sur la raie de mer ou des micro dessins.
Le défilé Gianfranco Ferré
Les défilés milanais débutent dans un climat attristé par la mort d’un des plus grands couturiers italiens, disparu des suites d’une hémorragie cérébrale à 62 ans. Une messe à la mémoire du styliste a été célébrée avant l’ouverture des défilés, samedi en l’église San Marco de Milan.
La maison Gianfranco Ferré a présenté dans l’émotion sa collection homme dimanche, au deuxième jour des défilés milanais. Journalistes, acheteurs, mannequins et professionnels de la mode, parfois en larmes, ont applaudi chacun des modèles dessinés par Gianfranco Ferré, lui réservant au terme de son défilé posthume dix minutes d’une ovation debout.
Exécutée selon les préparatifs du couturier (qui avait déjà tout organisé jusqu’à la musique qui accompagne les mannequins sur la passerelle) décédé dimanche dernier, la collection a présenté une série de pièces taillées dans des tissus bleu sombre très fluides, déclinés sur des tenues classiques comme décontractées. Le jean est également revenu sur le devant de la scène, avec des bermudas à larges revers qui se portent torse nu. Le blanc s’est fait aussi très présent, avec des chemises en voile frais ou des djellabas rebrodées à porter sur le caleçon de bain.
Prenant la suite des mannequins, une vingtaine d’enfants ont bouclé le défilé et parcouru en souriant la passerelle, tous vêtus d’une longue chemise blanche, le vêtement phare de Gianfranco Ferré.
"Je suis bien sûr très ému, et ce défilé aujourd’hui est le lieu juste pour rendre hommage à ce personnage qui était selon moi le seul capable de faire du prêt-à-porter de niveau haute-couture", a déclaré à l’AFP Mario Boselli, président de la Chambre nationale de la mode.
"Ma collection homme pour le printemps-été évoque la découverte, l’évolution, la recherche. Évolution des formes et recherche de configurations inédites, arrondies bien qu’impeccablement élaborées, dans le respect d’un code propre à ma façon de +sentir+ le style au masculin", avait écrit le styliste pour décrire sa collection, dans un texte communiqué à la presse.
Bottega Veneta, Ferragamo, Armani, Prada
Chez Bottega Veneta, les coloris a priori pastels -gris mauve, beige délicat, jaune sable, pétale de rose- réussissent grâce à un savant dosage de pigments à attirer tant les regards que la lumière. Le lin ou le coton ont été froissés juste ce qu’il faut par le styliste Tomas Maier pour afficher une décontraction chic et se déclinent dans des ensembles vestes-pantalons ou bermudas mis en valeur par de subtils détails : boutonnières, rabats et revers sont travaillés dans l’épaisseur et agrémentés de tissu gansé pour donner un fini impeccable.
Du côté de Salvatore Ferragamo, l’homme jette son dévolu sur le bermuda. Qu’il soit coupé droit avec pli, coquin et moulant comme un boxer, ou mi-cuisses bardé d’une ceinture large de smoking, le short se porte de préférence avec une veste de costume classique et des chaussures de ville, chaussettes en option. La maison Ferragamo, grand habitué de Florence où il présente ses collections homme dans le cadre du salon professionnel Pitti Uomo, a fait sa première apparition dans le programme milanais. Il se plaît à marier les éléments sport comme les sweat-shirts à capuche ou les corsaires de coton mou, à des pantalons classiques très droits ou des trench habillés.
Giorgio Armani, qui avait choisi de faire apparaître sur grand écran une photo en noir et blanc de Gianfranco Ferré, a fait dans le chic-énergique en présentant une ligne bis Emporio Armani très enlevée et rafraîchissante. Des petites chemises et vestes blanches ouvrent leurs revers sur des marcels sombres largement décolletés sur un torse glabre, une épaule bronzée s’échappe d’un pull qui se dégraffe le long du bras, un petit foulard tortillé serre le cou. Plus flashy, un cycliste strié de vert fluo s’accompagne d’un coupe-vent argenté.
Prada se fluidifie toujours plus et habille ses mannequins de combinaisons pantalon resserrées par une fine ceinture, dans des tons gris souris ou bordeaux. Le fond des caleçons de maille grise descend bas entre les cuisses, les T-shirts se laissent aller à des encolures carrées tandis que les pieds se parent de mocassins luisants ou de sandales de cuir.