La mode verse dans les couleurs et est marquée par plusieurs mouvements d’influences idéologiques et musicales dans les années 60 et 70
La profusion des différents secteurs de l’économie d’après-guerre, y compris celui du textile, annonce l’avènement de la société de consommation. Dans l’univers de la mode, le prêt-à-porter est en plein essor avec l’utilisation des matières synthétiques tel que le polyester, l’acrylique ou le polyamide. Le femme est maintenant aussi dans la vie active et travaille autant que les hommes. Alors, l’on recherche des vêtements pratiques, faciles à entretenir et à repasser. De plus, les femmes ne changent pas souvent de tenues et se contentent de renouveler leur garde-robes deux fois par an. La silhouette devient plus plate et géométrique en général. Les couleurs criardes et le jean sont de plus en plus portés avec le mouvement hippie importé des États-Unis.
La première grande révolution que connaît la mode durant ces deux décennies est l’invention de la mini-jupe en 1962 par la britannique Mary Quant. Jamais l’on avait osé porter une jupe aussi courte aux cours des années précédentes. Le couturier français André Courrèges, fondateur de la maison Courrèges, introduit la mini-jupe au centre de sa collection Printemps-Été 1965, sous une version évasée de sa cousine anglaise. Les femmes l’adoptent sans tarder. La mini-jupe symbolise désormais la libération du corps de la femme. Avec la mini-jupe, le port des collants d’abord réservé aux danseuses, se vulgarise et les bas et porte-jarretelles disparaissent peu à peu.
Les années 60 et 70 font face à l’utilisation de la mode comme moyen d’expression d’un mode de vie et non plus d’un choix personnel. La génération issue du baby-boom proteste contre la guerre et instaure un mode pensée et de vie entièrement décalé de la société de consommation : le mouvement hippie. Les adeptes du mouvement hippie vivent en grande liberté de mœurs et de pensée. Cette idéologie ne fait pas de distinction entre hommes et femmes ; les deux sexes adoptent les cheveux longs et les bijoux avec des symboles de paix et d’amour.
Le code vestimentaire adopte les couleurs vives et les imprimés fleuris, et certaines pièces issues de la culture orientale étaient beaucoup appréciées comme la tunique indienne ou encore le gilet afghan. Quant aux chaussures, si les hippies ne pouvaient marcher pieds-nus, à défaut ces derniers adoptaient les sandales. Mis à part cela, le jean s’installe comme un basique du dress code. La mini-jupe de Mary Quant est adoptée de suite et se porte avec des bottes hautes en vinyle ou en cuir lorsque les filles ne portent pas le pantalon avec des pattes évasées vers le bas, le fameux pantalon « patte d’eph. ».
L’heure est à la contestation des traditions établies, même si de grandes maisons comme Chanel refuseront de subir l’influence de la mini-jupe. La maison Chanel connaît tout de même un succès international grâce à des ambassadrices telles que Jeanne Moreau ou encore Jacky Kennedy. Le monde entier se souvient du tailleur Chanel de couleur rose fuschia que portait la première dame à Dallas lorsque son mari fut assassiné en direct à la télévision le 22 novembre 1963.
Le couturier Yves Saint-Laurent, après avoir servi dans la maison Dior, ouvre sa propre maison de haute-couture éponyme en 1961. Il reprend la ligne trapézoïdale de l’époque Dior et introduit le prêt-à-porter dans une maison de haute-couture tout en respectant les codes de cette dernière. En 1966, Yves Saint-Laurent dessine son premier smoking pour femmes, qui deviendra la marque de fabrique de la maison et sera revisité chaque année. Lorsque la révolution éclate en 1968, le couturier est en phase avec la rue. Il impose désormais dans son image de la femme le port du pantalon au centre de la tenue féminine. Yves Saint-Laurent détourne les classiques tels que les tenues de chasse pour les adapter à la ville ; c’est ainsi que la saharienne se retrouve sur le pavé parisien.
En 1971, la maison Yves Saint-Laurent diversifie ses produits et créée son premier parfum « Rive Gauche ».
Vers la moitié des années 70, le style hippie s’essouffle et un nouveau genre voit le jour. Le style disco reprendra d’ailleurs le pantalon patte d’éléphant des hippies. Avec des célébrités internationales telles que ABBA ou John Travolta, la mode disco prend de l’élan au grand dam de la mode hippie. Les couleurs criardes telles que les teintes « soleil » (l’orange, le jaune et le rouge), le vert pomme et le bleu électrique ainsi que le strass et les paillettes instaurent les tenues. L’ère des créateurs de mode vient de commencer avec l’ouverture de maisons comme Kenzo, Jean-Charles de Castelbajac ou encore Thierry Mugler. Côté chaussures, les hommes et les femmes adoptent les plateformes. Puis un mouvement musical moderne s’introduit dans la mode : le punk.
La mode Punk
Apparue au milieu de la décennie 70, la musique punk revendique une idéologie beaucoup plus "hard" que le rock. Avec des précurseurs comme le groupe The Sex Pistols ou les Ramones, le punk prévoit un code vestimentaire qui lui est propre également. C’est une mode proche du nihilisme avec des jeans troués, des t-shirts imprimés avec des messages virulents ou à l’effigie de groupes tendances, sans oublier la coiffure irokoi : les cheveux ramenés en pointe au milieu du crâne et dressés à l’extrême, les bracelets à clous et les épingles à nourrices et enfin les célèbres bottes Dr Martens.
La mode punk reprend dans ses accessoires des emblèmes de la culture rock comme le badge : accessoire hautement personnalisable et répondant parfaitement aux idéologies d’appartenance et de revendication des années 70. Les bretelles sont aussi l’un des éléments clefs de la culture vestimentaire punk et offrent un double message : les punks des années 70 portent les bretelles pendantes, elles ne maintiennent plus le pantalon. Autrement dit, elles sont dépourvues de tout intérêt fonctionnel et n’ont qu’une fonction esthétique. Les bretelles portent aussi un message contestataire et provocateur en tournant en dérision ce qui à l’époque pouvait être assimilé à une tenue correctement admise, ou bon-chic-bon-genre. Et c’est bien là, tout l’objectif de la mode et plus généralement du mouvement Punk qui cherche à bouleverser les fondamentaux du système.
Oubliées dans les années 80, les bretelles chères aux punk n’ont pas dit leur dernier mot en refaisant leur apparition courant des années 2000 avec l’émergence du style Hipster. Certes, avec un style bien plus sage : la bretelle hipster se porte traditionnellement en maintenant le pantalon, l’accessoire arbore aussi de nouveaux motifs et des couleurs bien voyantes. De nombreuses marketplaces se positionnent encore aujourd’hui sur cette accessoire de mode. Un rapide aperçu de la catégorie bretelles homme aliexpress qui arborent des styles, couleurs, formes et motifs si variés est le parfait témoignage de la longue histoire modesque de la brettelle.
Le style punk se construit évidemment de manière erratique en assemblant des vêtements et accessoires non coordonnés ou en les détournant de leur usage premier, celui qui est communément admis. Chaussettes trouées, vestes et chemises portées à l’envers, cravate coupée...
La créatrice Vivienne Westwood est la première à s’être illustrée dans la mode punk en ouvrant sa boutique « Sex » à Londres en 1971.
La styliste Vivienne Westwood
Révolutionnaire et anticonformiste dans l’âme, Vivienne Westwood a toujours été en avance. Elle et son mari Malcolm McLaren ont été les précurseurs de la mode punk avec leur boutique londonienne baptisée "SEX".
Infos : PunkÀ voir dans : La mode des années 60-70 et le mouvement hippie
Les années disco !
Après la mode hippie, les soirées "night fever" investissent la mode avec le disco. Les tenues sont brillantes avec des couleurs criardes. Hommes et femmes étincellent dans les soirées. Le pantalon patte d’éléphant du mouvement hippie persiste et signe les décennies 60 et 70.
Infos : Seventies (70's)Une pièce emblématique de YSL : la saharienne
C’est tout d’abord en exclusivité pour le magazine Vogue qu’Yves Saint-Laurent crée la saharienne. Le mannequin Veruschka, née Comtesse Vera Gottlieb von Lehndorff, pose an saharienne avec lacets et fusil sur les épaules, photographiée par Franco Rubartelli. Devant le succès de la pièce, Yves Saint-Laurent décide de la mettre en vente dès la saison qui suit.
Infos : Yves Saint Laurent , SaharienneLe smoking pour femme de YSL
Véritable couturier d’avant-garde, Yves Saint-Laurent lance le smoking pour femme, qui deviendra d’ailleurs l’une de ses tenues emblématiques. Avec lui, le pantalon affirme son côté pratique sans perdre l’élégance de vue.
Infos : Yves Saint Laurent , SmokingLa ligne trapèze de YSL
À la mort de Christian Dior, c’est son assistant Yves Saint-Laurent qui prend la direction artistique de la maison Dior. En 1957, le jeune couturier présente la ligne trapèze. Une coupe étroite au-dessus de la poitrine et évasée en-dessous.
Infos : Yves Saint Laurent , Robe trapèzeJacky Kennedy en Chanel
Connue pour son élégance et sa beauté, Jacky Kennedy est une adepte du tailleur et du "bibi". Pour chaque apparition, la première dame était toujours vêtue avec élégance et modernité. Le 22 novembre 1963, Jacky Kennedy débarque à Dallas vêtue d’un tailleur Chanel rose avec un chapeau assorti et des gants blancs.
Infos : Chanel , Tailleur , Jackie Kennedy , ChapeauLa chanteuse Sheila en mini-jupe
Dès son apparition en 1965, la mini-jupe est adoptée par la jeunesse. Elle se porte avec des bottes hautes et des collants. La chanteuse Sheila est une grande adepte de la tendance. En 1968, lors de l’émission "Si ça vous chante" de Guy Lux, elle porte une mini-jupe évasée avec des cuissardes et des collants.
Infos : Cuissardes , Mini-jupeLa mode hippie
"Peace and Love" est la devise que prône le mouvement hippie. Cette idéologie apporte des changements impressionnants à la mode. Allant contre la société de consommation, le hippie trouve son bonheur dans les friperies et de manière générale, joue de l’art de la récup’. Les vêtements sont colorés et les accessoires aussi. Le jean fait partie intégrante du style hippie.
Infos : Jeans