L’exemple de la ferme d’élevage d’Emagny
L’industrie de la fourrure est l’une des plus prolifiques dans le domaine du luxe, et les fermes d’élevage de visons sont les plus répandues. La France compterait une vingtaine de fermes d’élevage de visons, réparties sur tout le territoire et les régions frontalières.
Mais les activités et les conditions d’élevage dans ces fermes sont tenues très secrètes et les infractions commises par les éleveurs restent impunies.
Le samedi 21 janvier 2012, près de 200 personnes ont manifesté pour la fermeture de fermes d’élevage et surtout de celle qui est installée sur la commune d’Emagny dans le Doubs.
Cette ferme d’élevage a en effet été condamnée par un tribunal à payer une amende et à la destruction d’une partie de la ferme pour diverses fautes d’irrégularités. C’est la seule ferme pour laquelle les installations et les conditions de vie des animaux ont été révélés au grand jour.
Malheureusement, force est de constater que quel que soit le pays, les conditions d’élevage de visons ne sont pas bien différentes. Dans ces fermes de "l’horreur", le profit est bien au-dessus du bien-être des animaux. Les visons y sont traités de manières tout aussi barbares et archaïques durant leurs courtes vies qu’au moment de leur mise à mort.
Un reportage de l’émission "30 Millions d’Amis" a démontré les conditions de vie des visons dans la ferme d’élevage d’Emagny en question. Les visons y sont entassés à 6-7 dans des cages exigües. Quelques installations de cette ferme ont été construites en toute illégalité sur une zone déclarée non constructible.
D’après un rapport de la consultation publique, 3 bâtiments se trouvent sur cette zone et abritent 1130 cages et une annexe de 1280 cages. Le 15 décembre 2010, l’éleveur a été condamné à détruire ces installations, à payer une amende de 5 000 euros, ainsi que 1 500 euros à la Commission de Protection des Eaux et 1 euro symbolique à la protection animale.
Pour corroborer le souci des apparences de la part de ces éleveurs sur leur site officiel, ce dernier met l’accent sur la qualité de la fourrure produite, et "un contrôle des fermes effectué par les professionnels".
Cependant, il est évident que ces contrôles sont futiles, étant donné que les infractions restent impunies. Dans le reportage de l’émission "30 Millions d’Amis" toujours, Arnaud Lhomme, enquêteur pour la Fondation "30 millions d’Amis" a souligné le laxisme des autorités.
Cette ferme d’élevage d’Emagny a déjà fait l’objet d’une mise en demeure pour que les installations soient mises aux normes. En 2002, la Commission de Protection des Eaux est intervenue auprès de la Préfecture pour signaler les infractions.
Le commissaire enquêteur a rapporté que "les carcasses de la production 2009 n’avaient pas été enlevées par l’équarrisseur mais consommées par les animaux présents sur l’élevage au moment des abattages étalés dans le temps".
Pour se défendre face à ce constat, l’éleveur a déclaré que le vison était connu pour être carnassier et que sur 450 tonnes de nourriture qu’il leur donne par an, 4 à 5 tonnes était... du vison.
Les visons de cette ferme vivent dans des conditions effroyables emprisonnés dans des cages étroites et non adaptées à leur morphologie. La seule eau dont ils ont accès est celle que leur donne l’éleveur. La Chambre d’agriculture de Doubs a indiqué que les visons sont abattus au mois de novembre.
La méthode principale de mise à mort étant utilisée est le gaz. Les visons sont introduits dans une boîte reliée à un pot d’échappement d’un moteur thermique. La ferme d’élevage effectue également le dépeçage et l’exportation des peaux. Aujourd’hui, l’élevage de visons a fait 180 000 victimes pour l’année 2010, et ce chiffre va en croissant.
Un bâtiment de la ferme d’Emagny
Les associations et différents comités d’inspection ont effectué des enquêtes qui mettent en évidence les infractions commises par le propriétaire de la ferme.
À voir dans : Les élevages de visons en FranceDes visons prisonniers de leur habitât
Dans la ferme d’élevage de visons d’Emagny, les animaux vivent dans des conditions inimaginables ; d’autant plus qu’ils souffrent du manque de liberté et de frustration par rapport à leurs désirs naturels. La ferme d’Emagny a déjà été la cible du tribunal.