Si la sexualisation de la mode a débuté dès les années 50, le chemin parcouru depuis est empreint d’évolutions notables allant de petits balbutiements aux provocations les plus trashs, le tout ayant pour dénominateur commun : vendre toujours plus !
Des années 2000 à 2011, la fabrication massive d’images provocantes s’est révélée être la clé du succès dans l’augmentation des ventes de produits. Ajouté à cela, le boom des réseaux sociaux à l’instar de Facebook et compagnie a contribué à la mise à nu de la sphère intime des consommateurs ainsi que poussé les comportements relatifs au voyeurisme et à l’exhibitionnisme jusque-là refoulés dans une certaine mesure.
Cette ascension fulgurante du fétichic concerne davantage la gent féminine par essence. En effet, il n’est pas à oublier que la mode a été de tout temps le mode d’expression privilégié des femmes, surtout sur le plan des revendications féministes. Le fétichic, en tant que tendance vestimentaire et symbole ultime de la dualité Mode & Sexe, devient alors l’outil de communication par excellence d’une gent féminine en pleine révolte !
Désormais, le fétichic se présente sous des images de Domina romaine portée au-dessus d’une horde de gladiateurs serviles et asservis. La femme issue de la tendance fétichic se veut désormais à la fois sexy et dominatrice. Pour se faire, des accessoires SM sont remis aux goûts du jour avec le latex, le vinyle, les escarpins hauts et les menottes ! À bien y regarder, il s’agit plus du Sado que du Maso...
En soi, le fétichisme ne présente rien de nouveau car il existe depuis bien longtemps. Néanmoins, la dénomination "fétichic", qui se veut traduire l’alliance de la mode et du fétichisme, est le reflet en 2011 d’une démocratisation réelle du fétichisme. Si auparavant salons privés et alcôves feutrées avaient la part belle, aujourd’hui il n’est plus question de se cacher ni de faire planer une ambiance taboue.
Cette démocratisation par le fétichic symbolise l’importance de la mode en tant que facteur d’évolution dans la société actuelle.
L’art japonais du Shibari ou "bondage" qui était autrefois mal vu est aujourd’hui devenu une pratique à la mode, popularisée et ancrée dans les moeurs comme un phénomène de société acceptable et accepté de tous, à l’instar d’un clip de Rihanna avec le Shibari en thème visuel central.
De même que nous pouvons nous rappeler Madonna en précurseur sur le plan musical et scénique avec ses tenues de scène fortement empreintes des codes fétichistes !
S’il est clair que l’univers du show-business s’est approprié la tendance du fétichisme avec des stars planétaires telles que Lady Gaga ou encore Rihanna, l’univers de la mode par le biais du fétichic est entré dans une nouvelle ère sous le signe de la démocratisation depuis 2011...
La provocante Lady Gaga
La chanteuse américaine Lady Gaga fait partie des stars qui ont entre autres établi leur renommée sur la provocation. Lady Gaga met un point d’honneur à porter des tenues aussi improbables que fantaisistes. Pour preuve, la tenue très sexuelle de Lady Gaga lors du lancement de la collection de maquillage Mac Viva Glam à Londres en mars 2010. La chanteuse portait une combinaison en dentelle noire avec des plateformes vernies et un masque rehaussé d’une fleur géante.
Infos : Lady GagaÀ voir dans : Le fétichic ou la dualité de la mode et du sexe en 2011
La Vénus noire d’Alexander McQueen
Lors du défilé de présentation de la collection Automne-Hiver 2011/2012 de la maison Alexander McQueen, l’on a pu constater que la tendance fétichic avait influencé les modèles de la collection. Dans un total look noir, les mannequins défilaient en tenue de guerrière gothique. Chez Alexander McQueen, les mannequins étaient de douces dominatrices.
Infos : Alexander McQueen © , Automne Hiver 2011-2012