Tendance de mode rétro : Back to seventies - hiver 2010-2011

Tendance de mode retro : les Seventies de retour en 2010, baby please don’t go ! Les sixties et les seventies sont deux décennies qui furent riches en créativité. Les bouleversements du quotidien, la remise en cause des valeurs fondamentales mises en place par les anciens, une nouvelle jeunesse qui s’affirme en dehors des carcans paternalistes imposés par la société. Les jeunes filles ne veulent plus passer de l’autorité du père à celui du mari. Les voix se lèvent et bientôt la victoire de la contraception sonnera.
C’est dans ce monde en pleine mutation que s’opèrent des changements. A côté des inquiétudes politiques, des débats culturels et des enjeux socio-médicaux, se sont effectuées des mutations un peu plus superficielles voire futiles mais il n’en reste pas moins qu’elles sont le reflet de changements plus profonds.

Les années soixante et soixante-dix sont le berceau d’une dualité entre tradition sage et émancipation.

L’impulsion des créateurs : retour aux silhouettes sages et féminines

Des silhouettes sobres, des volants, des jupes longueur midi ont illuminé les défilés automne hiver 2010-2011, ont marqué un retour vers tout ce que les années 60 nous avaient légué de classique voire de classieux et d’élégant. Les créateurs ont largement sollicité notre potentiel smart et minimaliste. Cela dit, dans les années 60, les Petticoat virent la montée du style bohème accompagnant les rébellions et les quêtes de liberté.

Bien qu’en 2010, la mode fifties ne représente plus un code de morale religieuse et patriarcale, les jupes corolles ne sont plus là pour ne laisser aux garçons qu’une dose, paternellement autorisée, d’imagination. Et pourtant, en 2010, posséder une Mini ou une Citroën DS est devenu symbole de classe et de goût. Rien en apparence n’a vraiment changé.

Fidèles aux silhouettes sages, les gardes robe flirteront avec des tenues plus légères. Si nous étions faites pour être une réplique de paroissienne assidue ou une belle des champs, fleurs dans les cheveux et pieds nus, aujourd’hui nous n’avons plus à choisir entre les deux. Le retour en France a été tout naturellement amorcé par le défilé de Karl Lagerfeld du 11 mai dernier qui avait enchanté le port de St Tropez, haut lieu de la jet set bohème et de sa figure de proue, Brigitte Bardot. Cette dernière est également l’inspiration du BB, le nouveau caprice de la maison Lancel. Le défilé Marc Jacobs fut un florilège de capelines, de coupes afros, de robes longues, de toilettes translucides et féminines ; pour le créateur, il s’agit de retrouver l’hédonisme des 70’s face à un automne passé sous l’égide néo-bourgeoise.

Des coupes emblématiques pour un look seventies réussi

La pièce phare d’une allure bohème réussie, c’est le fameux pantalon patte d’eph. Plus qu’un jean, il est une saga à lui tout seul. Né dans les années 60, son apogée est marquée en 1970. Il devient l’emblème du style hippie et se porte au masculin comme au féminin. Sa coupe originale n’a pas changé : moulant de la taille aux genoux, il s’évase aux articulations jusqu’aux pieds qu’il recouvre parfois. Cette pièce se décline en version sauvage avec des ballerines et un chemisier façon Jane Birkin, ou pour des occasions plus chics avec des talons hauts.

Le jean patte d’éph ou jean flare devrait être disponible dans toutes les enseignes cet automne. Pour les plus pressées, les fripes regorgent de trésor. Mais attention, bien que de tels jeans se trouvent assez facilement (une des références étant Wrangler), les tailles des seventies ne sont plus d’actualité, nos morphologies ayant changé ; les tailles étaient, il y a 40 ans, plus fines.

Pour les autres pièces la frontière sera toute autre : il s’agit des matières. Crêpe, nylon ou encore jersey pourront actuellement manquer de légèreté. En revanche, lesdites fripes seront un filon de pièces originales en ce qui concerne le daim et les ¾ en peau retournée.

Une silhouette seventies passe également par les accessoires : les longues chaines entremêlées autour du cou, les avant-bras habillés de bracelets aux accents ethniques, des châles et des foulards dans les cheveux. La capeline en feutre, pour l’hiver, sera un accessoire bobo des plus élégant.

La tenue ne nécessitera pas d’être chargée : un jean patte d’éph’, des talons hauts, un tee shirt blanc ajusté, une capeline et des bracelets.

La silhouette « Drôle de Dames » souligne les formes, et la rondeur des hanches et sublimée. Comme la cheville est cachée par la « patte d’éph’ », les jambes courtes éviteront de s’aventurer à plat, car la silhouette en serait tassée. Les talons hauts seront dans ce cas les meilleurs amis d’une allure élancée. Cela dit la mode bohème est en quelque sorte réservée aux femmes. Bien que dans les seventies, les hommes aussi s’étaient mis au pli, en 2010 le jean patte d’éph’ ne leur sied guère.

Encore en 2010, le style fifties retrouve son répondant de l’époque. Il y aura les partisanes du tailleur et les bohèmes, comme il y a 60 ans. Un peu comme des repères, terriblement seuls l’un sans l’autre. Le sérieux et le frivole se côtoient, se complètent, s’équilibrent, jamais bien loin l’un de l’autre. C’est le rouge et le noir, ce que Birkin est à Gainsbourg.