Le foulard oversize

Depuis, Isabel Marant a décliné le sujet, et le foulard frangé a littéralement cannibalisé le moindre de nos looks. Oui mais voilà, la mode bouge et continuer à arborer un foulard peut désormais s’avérer un rien réac’. A moins que…

Le keffieh a bel et bien fait son temps. Réinterprété dans tous les sens, ce symbole partisan devenu accessoire de mode est sur le point de réintégrer l’Histoire et de déserter les it looks. Il est vrai qu’après une telle déferlante, le destin de cette tendance ne pouvait être que radical. Apparu du jour au lendemain grâce Nicolas Ghesquière (qui l’utilisa massivement sur son défilé automne-hiver 2007/2008), il disparaîtra comme il est venu : en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Cependant, il n’est pas dit que la modeuse renonce facilement au plaisir de pouvoir casualiser ses tenues en un tour d’étoffe bariolé. En effet, si avant l’envolée du keffieh, le foulard était largement connoté ringard et années collège, il est depuis devenu indispensable à la coolitude ambiante. Il était donc hors de question d’enterrer le concept…

Les fashionistas auraient pu s’inspirer du défilé automne-hiver 2009 de Dolce&Gabbana (en nouant un petit carré de soie près du cou le plus bourgeoisement du monde), mais elles ont préféré pour une fois nier les tendances des podiums. Au final, point de keffieh Isabel Marant ou de micro foulard d’inspiration D&G à l’horizon, c’est en faveur du foulard oversize que les votes ont penchés. Les prémices de ce néo dress code s’étaient d’ailleurs fait sentir lorsque l’égérie de DKNY, Rachel Bilson, était sortie sous le soleil de Californie en arborant une étole en guise de foulard.

Du festival de Hyères aux pavés parisiens, il est désormais admis que le foulard se porte juste enroulé autour du cou, dégoulinant sur une bonne partie du buste. Cet été (on verra plus tard comment se comporter à la rentrée) on jouera donc sur les contrastes : plus la tenue tire vers le mini (robe housse lilliputienne, micro short large…) plus le foulard doit se faire présent et envahissant.

Enfin, il n’est pas question de courir chez Epice ni de se ruiner les méninges afin de savoir où trouver ces maxi foulards, il suffit de sortir les paréos (à condition qu’ils soient un rien fashion) et de les transformer en chantres de l’après-keffieh…