La télé dehors... Quand la pub sort de votre salon

Hier encore, la taille des bâches et des panneaux publicitaires étaient au cœur des débats et figuraient parmi les sujets à Veto de la part des associations anti-pub. Aujourd’hui, tous, y compris ces dernières, consommateurs ou non, amateurs ou pas, côtoieront désormais les écrans de publicité qui seront bientôt répartis dans la plupart des villes françaises.

Le monde de la pub a seulement attendu que soit promulgué le décret autorisant l’utilisation de ces panneaux vidéo pour commencer à diffuser ses chefs-d’œuvres. Le texte en question découle de la loi Grenelle 2 qui donne le top au 1er juillet de l’usage de ces PLV. Désormais grâce à ce décret, les écrans publicitaires feront partie du paysage urbain après avoir peuplé les stations de métro et les gares uniquement.

Évitons les sujets qui fâchent, dira-t-on. Si auparavant la « timide » dimension des panneaux et autres bâches publicitaires faisaient déjà grincer les dents des détracteurs, qu’adviendra-t-il de la largesse des écrans vidéo urbains ? En effet, ils couvriront au moins 8m² et dans les aéroports ils frôleront les 50m². En parallèle, le même décret vient de restreindre l’utilisation des moyens d’affichage publicitaire que l’on connaissait jusque-là.

En juin dernier, le Canard Enchaîné faisait référence à certains points sombres de la finalisation du décret. Le journal remettait sur le tapis le lien privilégié du leader de la publicité en France, Jean-Claude Decaux et l’ancien président Nicolas Sarkozy. Il spécule que le publicitaire aurait demandé l’intervention de l’ancien chef d’État pour accélérer la procédure d’exécution.

Info ou intox, les écrans vidéo publicitaires commencent déjà à se multiplier pour le bonheur visuel de certains, et pour la colère des autres qui se sentent envahis par les sollicitations commerciales. Mais l’idée que la publicité soit un moyen de communication avec ses avantages et ses inconvénients, quelle que soit la forme qu’elle prendra, n’est pas à soustraire.